WILHELM RAABE
Wilhelm Raabe
La Chronique de la rue aux Moineaux
Traduction de l'allemand et postface de Pierre Foucher
Préfacée par Jacques Le Rider
ISBN : 978-2-84242-507-4
251 pages
24.00 €
Présentation
Du même auteur
Un 15 novembre, dans les rues d’une grande ville, les visages moroses s’illuminent quand tombent les premiers flocons de l’hiver à venir. Témoin de cette métamorphose, Johannes Wachholder, un presque sexagénaire esseulé, démocrate « en des temps de détresse » (Hölderlin), conçoit alors un projet dont il espère qu’il lui permettra de traverser cet hiver qu’il redoute : tenir la chronique des événements de sa rue en y entrelaçant ses souvenirs et, particulièrement, ceux, lumineux, de l’enfance de sa fille adoptive. A-t-il trouvé la formule qui lui permettra de tenir à distance la dépression qui le menace ? Et ce succès, si succès il y a, peut-il désamorcer durablement la profonde mélancolie qui l’habite ?
Tenu aujourd’hui, avec Gottfried Keller et Theodor Fontane, pour l’un des trois grands romanciers réalistes de langue allemande du dix-neuvième siècle, Wilhelm Raabe (1831–1910) avait 23 ans quand il écrivit ce premier livre. Salué à sa parution par la critique, Chronique de la rue aux Moineaux était trop novateur, formellement, pour les lecteurs de son temps et ne rencontra le succès que vingt ans plus tard, au prix d’un complet malentendu : son nouvel éditeur l’ayant présenté comme un « classique intemporel », le public du Deuxième Reich ne sut pas y voir le livre de la génération des déçus de 1848 qu’il est, mais un récit conventionnel pour journal des familles. Ce n’est que depuis les années soixante du siècle dernier que les spécialistes prennent la juste mesure de ce texte dont l’importance réside « et dans son adéquation à son temps, son rapport étroit avec les conditions politiques et sociales qui l’ont vu naître, et dans sa rupture avec lui, par sa forme annonciatrice du futur. » (Ulrike Koller)