POÉSIE
Ossip Mandelstam
Les Cahiers de Voronej
Edition bilingue
Traduction du russe de Henri Abril
ISBN : 978-2-84242-050-5
Date de parution : 19/04/1999
356 pages
18.80 €
Présentation
Du même auteur
Ossip Mandelstam, né le 2 janvier 1891, fit des études à Paris, Heidelberg et Saint-Pétersbourg. En 1911-1912 il participa, avec Goumilov et Akhmatova, à la création de l’acméisme qui voulait opposer au verbe désincarné des symbolistes une architecture fondée sur le « mot-objet ». Son premier recueil La Pierre (1913) révélait toutefois la force et l’originalité d’un poète sans réelle ascendance.
D’abord lié à la révolution par une sorte de « joute et attrait » où le rythme et le mythe transcendent l’époque dans une « nostalgie de la culture mondiale », avant tout méditerranéenne (Tristia, 1923), Mandelstam allait inverser nombre des éléments de sa poétique, à partir de 1930, afin d’appréhender la réalité nouvelle, marquée par une perversion sans précédent des valeurs et des signes. Quand on vient l’arrêter en mai 1934, il est « prêt à la mort ». Mais condamné à trois ans d’exil, il va écrire à Voronej, en quelques mois les plus fertiles de son existence, les poèmes des trois Cahiers qui sont un des sommets de la poésie russe du vingtième siècle. Arrêté une nouvelle fois en mai 1938, le poète est envoyé au Goulag et meurt le 27 décembre près de Vladivostok, au seuil même de la Kolyma.
Cette édition bilingue et intégrale – pour la première fois en français – des poésies de la dernière période de Mandelstam, accompagnées de commentaires détaillés et d’une chronologie particulièrement minutieuse pour 1935-1938, permet de replacer dans leur contexte les Cahiers de Voronej et un poème aussi « dérangeant » que l’Ode à Staline, de mieux comprendre comment, par sa « sémantique éminemment musicale », son élaboration métaphorique et prosodique d’une densité, d’une tension à la fois tragique et lumineuse, l’œuvre de Mandelstam rejoint les grandes voix de la poésie universelle.