POÉSIE
Guennadi Gor
Blocus
Edition bilingue
Traduit du russe et postface de Henri Abril
21/10/2010
ISBN : 978-2-84242-274-5
227 pages
21.00 €
Présentation
Du même auteur
Ceci est l’édition bilingue de l’un des livres les plus déroutants, les plus poignants de la poésie russe du vingtième siècle. Pourtant, hormis une publication très partielle dans une revue confidentielle en 2002, il n’a pas encore vu le jour en Russie. Le poète Guennadi Gor (1907-1981) ne figure dans aucune anthologie ou histoire de la poésie russe. Les raisons d’un tel silence sont d’ordre à la fois idéologique et esthétique.
Tout d’abord, le poète s’est révélé à lui-même dans les conditions exceptionnelles du siège de Léningrad, le plus meurtrier de l’histoire, qui s’il n’occupe toujours pas la place qui lui revient dans notre mémoire a été aussi fortement élimé et défiguré en Union Soviétique, voire dans la nouvelle Russie. Bien que Gor aborde un sujet tabou tel que le cannibalisme provoqué par la terrible famine qui fit plus d’un million de morts, son livre est toutefois à cent lieues d’une chronique réaliste : ce sont les poèmes d’un homme qui vécut le siège dans sa chair et dans son esprit, jusqu’aux limites de l’horreur et de l’épouvante, du dicible, et qui, par la poésie, va s’efforcer d’y échapper, de survivre à la faim et à la folie toute proche, à la mort elle-même qui se résorbe dans le rêve pareil aux fleuves purificateurs de son enfance.
Poétiquement vierge au début de la guerre, Guennadi Gor puise aux meilleures sources de la poésie russe, depuis le folklore et Khlebnikov jusqu’à Mandelstam et Zabolotski, sans oublier les Obérioutes Daniil Harms et Oleïnikov, pour accéder à un laconisme dénué de toute l’emphase propre au « classicisme » soviétique, à une diversité prosodique et stylistique qui le font se dresser comme un soleil noir parmi les poèmes inspirés par le blocus de Léningrad.
« Un très grand livre. Sa richesse formelle en fait un des livres les plus saisissants de ce qui a pu s’écrire dans l’ex-URSS après 1930 …»
Philippe Blanchon, Revue du CIpM, 2012
Le livre est subventionné par le CNL