POCHE
Leonide Dobytchine
La Ville de N.
Traduction du russe par Françoise Burgun
ISBN : 978-2-908024-48-9
Date de parution : 14/11/2008
129 pages
13.00 €
Présentation
Du même auteur
« La Ville de N. est une véritable révélation. Deux questions se posent : comment un tel texte a-t-il pu paraître sous Staline ? Comment l’avons-nous jusqu’à aujourd’hui méconnu ? Il y a un amour du détail chez Dobytchine qui est l’amour même de ce passé qu’il nous restitue en un prodigieux inventaire des heures, des objets, des gestes, des paroles rituelles, des sentiments, pensées, distractions… Et l’humour, l’ironie, une satire en filigrane courent dans cette fidélité et ce respect comme un clapotement de blasphème couvre l’eau de la foi… Tout est dit, merveilleusement dit sur un même ton étal : petits faits quotidiens ou événements tragiques. C’est comme une histoire individuelle énumérée dans l’énumération de l’histoire. » Christian Mouze, La Quinzaine littéraire
« Nombreuses furent les voix pour s’élever et réclamer justice contre l’oubli d’une œuvre mince certes mais significative : deux recueils de nouvelles et ce bref roman de 120 pages… L’ombre de Tchitchikov, le trafiquant d’âmes mortes, création du génial Gogol, plane sur ce beau texte, mais également les souffles, plus ou moins atténués, de Tchekhov et d’Andréev. Le sulfureux Andréev des nouvelles du Rire rouge… » Daniel Walter, Dernières nouvelles d’Alsace
Léonide Dobytchine est né en 1896 à Dvinsk. Après une formation d’ingénieur, il part pour Léningrad au début des années vingt, pour se consacrer à la littérature. Il publie trois livres : deux recueils de nouvelles Rencontres avec Lise (1927) et Le Portrait (1931) et le roman La Ville de N. (1935).
Au début des années trente s’impose une nouvelle politique culturelle conservatrice, dirigée notamment contre les soi-disant écrivains « formalistes ». La Ville de N. fut dénoncée publiquement lors d’une session de l’assemblée des écrivains de Léningrad en janvier 1936. Dobytchine disparut quelques semaines plus tard. Après l’hiver, ce que l’on redourtait se confirma : Dobytchine s’était suicidé ; son corps fut repéché de la Néva. Des auteurs aussi différents que Nabokov, Bitov, Eroféev n’ont cessé d’affirmer l’importance de son œuvre. Selon Bitov sa redécouverte par les jeunes écrivains russes actuels est comparable en importance à la découverte de Poe par les Symbolistes.