« La bouteille à la mer est un voyage hâtif, haletant, de dernière minute, au cœur du labyrinthe d'une impossibilité de vivre dont il vaut mieux rire quand on ne peut déjà plus pleurer… Merveilleuse langue de « citoyen français écrivain allemand ». Phrases infiniment brèves qui hachent le pathos, font circuler l'humour et passent les conventions du récit à la moulinette. Il faut vite encore griffonner un chef-d’œuvre avant qu'on ne vous arrache vos livres pour les brûler sur la place publique devant la jeunesse et ses maîtres. Ce n'est pas une technique de survie que nous enseigne René Schickelé mais un vademecum pour affronter le néant. Lisons-le attentivement. » Richard Kleinschmager, Les Dernières nouvelles d’Alsace

« La bouteille à la mer, ce très prémonitoire et ubuesque roman pathologique de René Schickelé écrit en 1937 devrait alerter tout lecteur sensible à la radiographie d’un certain Occident d’avant-guerre en impasse burlesque, atteint aux racines de son héritage, et devenu insidieusement fantasmatique, sinon démonique. » Lou Bruder, La Quinzaine littéraire.

« Il s’agit d’une sorte de “comédie des erreurs” shakespearienne, relue peut-être par Pirandello, revivifiée par la révolte absolue de l’expressionnisme et surtout par l’exceptionnelle puissance imaginative de Schickelé. Certes, tous les côtés oniriques sont “recentrés” par un humour grinçant et par un grotesque proclamant l’absurde, mais il est plus important que Schickelé, écrivant ce roman en 1937, n’ait rien perdu de sa flamboyance poétique qui marquait son œuvre vingt ans plus tôt. On lui connaît un sens lyrique de la nature alsacienne, du paysage urbain de Paris ou de Berlin, mais ici c’est la Provence qui éclate de sensualité, folle et douce, à mille lieux du populisme de Marcel Pagnol en quête de succès faciles, mais aussi éloigné, ne serait-ce que pour des raisons politiques, de Jean Giono. » Michel-François Demet, Le Monde