L'Ange nécessaire

ESSAIS


Wallace Stevens

L'Ange nécessaire

Préface de Claude Mouchard

Traduction de l'anglais (USA) par Claude Mouchard



ISBN : 9782842420369
Date de parution : 01/10/1997
165 pages

19.00 €
 
  • Présentation

L’œuvre de Stevens, même si elle ne parvient que lentement en France, est l’une des plus rayonnantes – et l’une des plus énigmatiques – du xxe siècle. Par “l’ampleur et la délicatesse” de sa pensée, écrit Randall Jarrell, la poésie de Wallace Stevens, tout en constituant “un lien avec le passé”, est l’un de “nos plus sûrs liens avec le futur”, car elle “appartient à ce que, de nous, le futur connaîtra.”

Né en 1879 en Pennsylvanie et mort en 1955 dans le Connecticut, Stevens, qui, après des études de droit à New York, a travaillé de 1916 jusqu’à sa mort dans la même compagnie d’assurances, n’a quasiment jamais quitté les Etats-Unis. Stevens l’immobile a pourtant aimé se tourner vers la France. “Le français et l’anglais sont une seule et même langue” dit-il. Et son anglais aime à s’infléchir du côté du français ou du latin. C’est de France, justement, qu’en automne 1949 Stevens fait venir un tableau de Tal Coat. Et cette nature morte lui inspire un poème – d’où il tirera bientôt le titre de son recueil de proses L’Ange nécessaire.

Ces proses ne sont pas séparables des vers de Stevens. L’Ange nécessaire contient d’ailleurs deux admirables poèmes. Et si dans ses essais tardifs, qui condensent les réflexions issues de toute une vie d’écriture nocturne, Stevens s’aventure en prose dans ce qu’il appelle “théorie” (et qui parfois l’amène à des confrontations philosophiques), il l’avait d’abord fait dans ses vers, allant jusqu’à parler de la poésie comme de la “théorie de la vie”. Sa prose est, tout autant – quoiqu’autrement – que ses vers, “imagination”. Il arrive d’ailleurs que Stevens y cède la parole à un poète fictif. Se détachant de l’auteur de L’Ange nécessaire, c’est alors à la seule “figure” d’un jeune poète possible qu’il revient de parler à cette redoutable compagne qu’est la poésie : “Inexpli­cable sœur de Minotaure, lui dit-il, énigme et masque, quoique je sois part de ce qui est réel, entends-moi et reconnais-moi en tant que part de l’irréel. Je suis la vérité, mais la vérité de cette imagination de la vie dans laquelle, d’une marche et d’une manière non familières, tu me guides en ces échanges de parole où tes mots sont miens, et mes mots tiens.”

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