L’enquête et les théories sociologiques « classiques », les approches et les constructions historiques, les interprétations globalisantes et totalisatrices de l’humain, ont longtemps et le plus souvent privilégié le pluriel et le général. Rien, là, qui soit à renier ou à abandonner.Des auteurs et théoriciens de diverses disciplines ont néanmoins, au cours des années récentes, eu le souci, au delà de la surface des analyses, de s’attacher aux voix et aux voies singulières, à la place et à la vie des individus, aux événements, paroles et situations particulières et des particuliers le détail, le « presque rien », comme disait Jankélévitch, a révélé son importance, sa pertinence, pour éclairer le phénomène de masse lui-même.Dans ces démarches, l’approche psychanalytique (André Beetschen, Françoise Davoine, Patrick Lacoste, Marie Moscovici, Aline Petitier), des sociologues (Laé, Lahire, Régine Robin), des historiens (Philippe Artières, Arlette Farge), des théoriciens de la littérature (Jacques Darras, Claude Burgelin, J.-P. Martin, Jacques Lecarne), des philosophes et anthropologues (Charles Malamoud, Patrice Loraux, Jean-Michel rey), collaborent à ce numéro, où l’attention au singulier vise, à sa façon, ce qui en est de l’universel.